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Les mots d'Hélène
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14 janvier 2010

Le poème du jour

vent_d_hiver

Rentrons à la maison et fermons bien la porte

Le vent d’hiver ma mie est un fieffé coquin

Qui de ses doigts de neige en brillante cohorte,

Nous vole toute vie comme un vil malandrin.

Il avance, aux épaules une cape linceul,

De nids abandonnés sous son manteau de neige

Il avance feutré courbé comme un aïeul

Et le froid et la mort sont funèbre cortège

Rentrons à la maison et fermons bien la porte

Le vent d’hiver ma mie est un fieffé coquin

N’écoute pas la brise qui au-dehors sanglote

Mendiante échevelée au regard aquilin

Il vole toute vie comme un vil malandrin

Le vent d’hiver ma mie qui hurle dans la plaine

De ses longs doigts crochus, il s’accroche aux sapins,

Noirs clochers dans la nuit comme mâts de misaine

Viens près de moi ma mie et faisons flamber l’âtre

En un feu de sarments crépitant des arpèges

Oui nous la ferons fuir cette folle marâtre

Qu’est la bise en hiver hurlant ses sortilèges

Rentrons à la maison et fermons bien la porte

Sur la neige au-dehors les empreintes du lièvre

Serrés l’un contre l’autre au feu qui réconforte

Nous boirons un vin chaud d’épices et de genièvre

Je t’aimerai pendant toute une nuit entière

J’ôterai ton bonnet, tes gants et tes rubans

Sur ta peau dansera des flammes la lumière

Et tes yeux brilleront comme ceux d’un enfant.

                                                                        Hélène

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