Le poème du jour
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Rentrons à la maison et fermons bien la porte
Le vent d’hiver ma mie est un fieffé coquin
Qui de ses doigts de neige en brillante cohorte,
Nous vole toute vie comme un vil malandrin.
Il avance, aux épaules une cape linceul,
De nids abandonnés sous son manteau de neige
Il avance feutré courbé comme un aïeul
Et le froid et la mort sont funèbre cortège
Rentrons à la maison et fermons bien la porte
Le vent d’hiver ma mie est un fieffé coquin
N’écoute pas la brise qui au-dehors sanglote
Mendiante échevelée au regard aquilin
Il vole toute vie comme un vil malandrin
Le vent d’hiver ma mie qui hurle dans la plaine
De ses longs doigts crochus, il s’accroche aux sapins,
Noirs clochers dans la nuit comme mâts de misaine
Viens près de moi ma mie et faisons flamber l’âtre
En un feu de sarments crépitant des arpèges
Oui nous la ferons fuir cette folle marâtre
Qu’est la bise en hiver hurlant ses sortilèges
Rentrons à la maison et fermons bien la porte
Sur la neige au-dehors les empreintes du lièvre
Serrés l’un contre l’autre au feu qui réconforte
Nous boirons un vin chaud d’épices et de genièvre
Je t’aimerai pendant toute une nuit entière
J’ôterai ton bonnet, tes gants et tes rubans
Sur ta peau dansera des flammes la lumière
Et tes yeux brilleront comme ceux d’un enfant.
Hélène