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Les mots d'Hélène
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9 novembre 2008

Clisson 2007

Récidive en 2007 pour un deuxième prix avec :

Nous ne nous sommes jamais assis sur les bancs de la même école, nous n’avons rien partagé au temps de notre enfance, ni le casse-croûte au chocolat du goûter qui nous barbouillait jusqu’au menton, ni les échappées dans la campagne d’où nous revenions les jambes nues griffées de ronces, ni les vacances ponctuées des piaillements des mouettes.

                                                                     Je ne t’ai jamais cherché.

Ce n’est pas à toi que j’ai dédié mes premiers vers si maladroits, ce n’est pas à toi non plus que j’ai donné mon premier baiser, tu sais celui qui fait battre le cœur autant de peur que de plaisir. Ce n’est pas à toi que j’ai confié mes tourments d’adolescente, ce n’est pas dans tes bras que j’ai passé ma première nuit sous les étoiles au cœur de juillet.

Ce n’est pas toi que j’attendais.

Tu n’as rien du héros, de l’acteur américain dont je n’aurais manqué le film pour rien au monde, tu n’es pas le grand brun aux yeux bleus, le grand blond aux yeux noirs, le sportif aux muscles fermes et rassurants, l’idole selon les jours, selon les modes.

Ce n’est pas à toi que je rêvais.

Et puis un jour, que j’ai vainement tenté d’oublier, tu t’es glissé dans ma vie. Tu n’y as pas fait irruption dans la magie d’un coup de foudre. Tu ne m’as pas séduite avec des mots trompeurs, tes mots sont au-delà des marivaudages. Tu ne m’as pas fait croire que j’étais une Reine de Saba, tu m’as appris à m’aimer comme je suis, quelconque. Tu ne m’as pas emmenée à Venise, à New-York ou dans les îles des magazines, mais j’ai trouvé la sérénité dans ta maison blanche aux volets bleus battus par l’air marin. Tu n’as pas de carte de visite, mais je suis fière de porter ton nom. Tes amitiés au-delà du paraître sont devenues les miennes.

Aujourd’hui je dois te l’avouer, il a fallu beaucoup d’humour pour me faire oublier mes rêves d’adolescente prolongée, le cheval alezan sur lequel nous aurions chevauché sur la plage, le coupé sport pour partir en week-end dans un cottage romantique caché dans la campagne. Oui il a fallu partager beaucoup d’humour, et d’amour, pour remplacer tout cela par un fauteuil roulant, chromé, dans lequel je t’installe pour aller à la découverte de nos pays atlantiques, pour aller à l’aventure dans la vie qui est devenu la nôtre.

Oh, non, je ne t’attendais certes pas, mon prince assis, mon oiseau aux ailes brisés, ma tendresse, mon amour. La vie nous fait parfois de bien plus beaux cadeaux que ceux que nous lui réclamons.             

                                                                                              C’est toi que j’aime

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