Clisson 2008
difficile en effet de ne pas récidiver cette année.... 5ème prix
Toi la femme crainte et courtisée, sûre d’elle
Aux lunettes d’écailles, cheveux tirés
Tailleur strict, dans ton bureau vitré
Toi l’inaccessible, ma femme blanche de papier glacé.
Toi la femme aux doigts d’épices et de cannelle
Penchée sur tes plats de terre vernissés
Fleurant bon les cèpes et le gibier d’automne,
Ma femme couleur safran aux odeurs de sous-bois.
Toi la femme tonique, la fraîche, l’odeur de menthe
Courant légère et obstinée dans les brumes bleues
Quand la ville sommeille encore tôt le dimanche
Ma femme verte et rose de printemps.
Toi la femme fatale aux bas résille et talons hauts
Ma femme vamp des samedis soirs
Petite fille rieuse et déguisée, ou déesse adulée
Descendant de son Olympe en un éclat de rire
Toi la femme aux yeux violets du petit matin
Ombres bleues sous les paupières, cheveux défaits,
Ma femme à la peau de soie, de pêche de vigne,
Aux seins d’opale et de miel à l’extrême douceur.
Toi la femme enfant nichée au creux de mon épaule
Les yeux clos écoutant un vieil air de blues,
Laisse ta main, tranquille dans la mienne et n’aie pas peur !
N’aie pas peur de vieillir, regarde-moi vraiment
Toutes ces femmes en toi je les aime, et pour longtemps.